Invité par le CASF (Centre d’animation sociale et familiale), il s’est rendu le 1^er juin 2023 à Bischwiller pour présenter ses travaux de recherche chez EPIDAPO (Washington DC), le laboratoire commun CNRS – George Washington University. De 14h à 15h, le chercheur s’est adressé aux élèves en terminale spécialité physique-chimie et a présenté la manière dont il est possible d'aménager la ville comme un milieu poreux. Son domaine de recherche, la physique urbaine, analyse la structure des villes dans l’idée de les rendre plus résilientes au changement climatique. « Nous sommes désormais capables de prédire, à partir des données météorologiques, les points chauds d'un espace à l'échelle du coin de rue », explique Roland Pellenc, « grâce à la physique urbaine, qui tient compte de l'agencement des immeubles, de la hauteur des bâtiments et des matériaux utilisés ».

« Les urbanistes ont tendance à prolonger les avenues en ligne droite et à repiquer les motifs existants. Or, en privilégiant l'ordre existant, ils contribuent aux îlots de chaleur ». En comparant la structure d’une ville comme New York, de conception ordonnée comme un cristal, à celle d’une ville comme Paris, plus désordonnée comme les liquides ou les gaz, Roland Pellenq applique par analogie les lois de la physique pour tirer des leçons à appliquer à la manière de construire et d’urbaniser. Le spécialiste de la science des matériaux préconise de varier les hauteurs, casser la régularité des immeubles, planter des arbres... Maximiser le désordre des villes pour retrouver un peu d’air.

Le chercheur s’est ensuite adressé aux élèves éco-délégués du collège et a retracé son parcours, de ses études à Marseille et à Londres à la direction du laboratoire conjoint entre le Massachusetts Institute of Technology (le MIT) et le CNRS jusqu’en 2020. Des élèves qui ont apprécié cette chance d’avoir pu échanger librement sur le rôle des chercheurs et la place de la science dans les sujets de société et les enjeux environnementaux actuels.